Deux méditations sur l’eucharistie pour le soir du Jeudi Saint.
“Communier, c’est recevoir Jésus qui aime jusqu’au bout”
Dans le silence de la nuit
Quand on vient de prendre un bain, on est pur.
Les apôtres ont été plongés dans le bain de la présence de Jésus.
Ils ont vécu avec lui et partagé ses repas, ils ont sillonné les mêmes chemins, ils ont écouté sa parole…
Et même si le bain n’a pas encore produit tous ces effets en eux, il a commencé à les purifier.
Pas tous cependant ! Judas est là.
En apparence semblable aux autres.
Mais dans le cheminement obscur de sa liberté, il a refusé de se laisser convertir, transfigurer par la présence de Jésus.
Les apôtres ont mangé le pain rompu. Ils ont bu à la coupe offerte.
Mais ils ne comprenaient pas.
Il a fallu que la croix soit dressée aux portes de Jérusalem, exposant aux yeux de tous, le Corps donné, le Sang versé pour qu’ils commencent à comprendre.
Manger le pain et boire le vin de la Nouvelle Alliance, c’est s’unir à Jésus qui donne sa vie sur la croix.
Communier, c’est recevoir Jésus qui aime jusqu’au bout.
C’est se laisser brûler le cœur par cet amour qui nous dépasse.
Méditation de Maurice Zundel : “le sacrement du repas”
Si notre Seigneur nous a donné rendez-vous sous la forme d’un repas, ce n’est pas pour rien. Il a choisi cette forme, il a voulu ce signe, il a voulu ce sacrement du repas pour affirmer que nous ne le trouverons pas si nous ne sommes pas ensemble, que c‘est là la condition même. Le seul accès possible à sa présence, c’est d’être ensemble.
Si nous prétendons le trouver en rompant la chaine d’amour, en refusant de prendre en charge l’humanité, en nous désolidarisant de toutes les douleurs et de toutes les espérances du monde, alors nous commettons un sacrilège, parce que nous prétendons arriver à lui matériellement, magiquement.
Il est donc absolument indispensable de tenir compte de cette exigence communautaire qui est essentielle, puisque l’œuvre de Jésus, c’est de constituer toute l’humanité comme son Corps, afin que tous les hommes soient UN dans l’unité de sa personne.
Maurice Zundel
