Conseil pastoral avec Mgr Dominique Lebrun : comment partir en mission ?

mai 30, 2011 0 comments
« Je vous appelle mes amis » (Jean 15, 12-17), telle est la devise de Mgr Dominique Lebrun depuis son ordination épiscopale le 9 septembre 2006. Ces paroles, tirées de l’évangile de Jean (15, 12-17) [1], correspondaient aussi - heureuse coïncidence - à l’évangile du jour. C’est donc « en amis » que trente cinq personnes engagées dans notre Eglise locale, ont assisté au conseil pastoral du vendredi 28 mai 2011. Une rencontre placée sous le thème de « l’itinérance au service de la mission et sur les communautés locales».

Père Roger Kumbu-Situ et Mgr Lebrun
Père Roger Kumbu-Situ et Mgr Lebrun




Avant d’ouvrir le débat sur l’itinérance, il semblait utile de rappeler la réflexion que le conseil pastoral réuni le 19 mars 2011 avait eue concernant l’expression « communauté locale ». Sous ce terme, employé par le père Dominique dans le document « Loire, terre de mission » présenté aux évêques de France en 2009, nous pouvons englober les équipes relais, funérailles ou liturgiques, mouvements ou toutes les forces vives qui composent notre paroisse et vivent en « communion de communautés ». Dans une société ou les chrétiens s’interrogent sur l’avenir de leur foi, les communautés locales sont amenées à vivre l’itinérance au service de la mission.Qu’est-ce que cela signifie ?

« Comme le Père m’a envoyé, moi je vous envoie (Jean 17, 18) a dit Jésus à ses apôtres. Et ils sont presque tous partis comme le Christ s’était déplacé avant eux et comme nous sommes amenés, nous aussi à le faire, en tant que disciples du Christ » a souligné le père Dominique. Comment ? Cela reste à découvrir, à chercher, je n’ai pas de réponses toutes faites. On parle souvent de transmission de la foi mais dans la Bible, ce terme n’existe pas car la foi ne se transmet pas comme on transmet un ballon de foot. La foi n’est pas quelque chose que l’on possède et donne ; elle nécessite une relation (relation au Père, au Fils et à l’Esprit Saint). De la même manière, la foi ne se transmet pas par nos gênes, nous ne sommes pas chrétiens parce que nos parents étaient chrétiens (sinon, nous serions musulmans ou juifs) ; on devient chrétien par le baptême. Dieu en a voulu ainsi, mais cela n’est pas sans poser des questions car le nombre d’initiés ou baptisés qui se sont éloignés de l’Eglise est important ».



« La foi se transmet par fécondation »


« La foi se transmet par fécondation, c'est-à-dire qu’il faut qu’il y ait un élément extérieur qui vienne féconder. Quand Paul parle de transmission du Christ, ce n’est pas pareil. Le Christ n’est pas la foi. Il faut l’Esprit de Dieu pour adhérer ou non à la foi. Nous pouvons nous poser la question : « Par qui, nous-mêmes, avons-nous été fécondés ? Par la famille, les amis, un mouvement peut-être. Quand j’entends des parents, grands-parents, en souffrance parce que leurs enfants ou petits-enfants se sont éloignés de l’Eglise, ou même qui culpabilisent, je leur réponds que ce n’est pas eux qui sont responsables de la foi ou non de leurs enfants. Nous avons une responsabilité dans le témoignage mais pas dans le manque de foi de nos enfants ou petits-enfants. Il faudrait pouvoir passer de l’efficacité à la fécondité. Peut-être aussi, faut-il des personnes qui viennent de l’extérieur pour féconder notre terre ». « Il faut que les communautés locales prennent conscience qu’elles sont l’Eglise » « Il n’y a pas de mission sans personnes qui se déplacent, mais comment faire, je ne sais pas vraiment ? Peut-être simplement au travers une rencontre, un dialogue avec quelqu’un, citer l’Evangile et l’insérer dans le quotidien ? Mais qui dit fécondation, dit aussi un terrain préparé pour la recevoir. Il faut que les communautés locales prennent conscience qu’elles sont l’Eglise, au milieu de la vie quotidienne et qu’elles ont une vocation missionnaire. Certaines expériences d’itinérance ont commencé sur le diocèse, à nous de chercher ensemble ce qui nous semble juste par rapport à ce que nous croyons ».


« Comment nos communautés locales peuvent-elles vivre l’itinérance et la mission ? »


Cette intervention du père Dominique a été suivie d’un temps d’échange en petit groupe sur le sens de cette itinérance et sur la façon dont elle pouvait se faire. Les réactions ont été nombreuses. Nous pouvons citer :

  • L’itinérance nécessite des efforts.conseil pastoral 28 mai 2011-5
  • Il n’y a pas de modèle unique.
  • Elle ne se fait pas tout seul.
  • Cela nécessite un certain charisme.
  • Cette responsabilité est un don qui invite à aller vers l’autre.
  • C’est une mission.
  • Il faut aussi laisser faire le hasard et saisir l’opportunité.
  • Le témoignage du chrétien est important.
  • On peut profiter d’un événement d’Eglise pour témoigner de sa foi.
  • Il faut donner envie d’aller vers.
  • Itinérance et communautés locales sont complémentaires : chacun a quelque chose à donner.
  • La prière est importante.

« Ne sommes-nous pas tous un peu itinérants ? »


Pour conclure, le père Dominique a évoqué le texte de l’Annonciation (Luc 1, 26-38). « Quand l’ange Gabriel parle à Marie, elle est tout d’abord bouleversée et ne répond pas. Il faudra une deuxième prise de parole de l’ange : « Tu seras la mère du Seigneur » pour qu’elle pose la question : « Comment cela va-t-il se faire ? ». Il répond : « L’esprit Saint te comblera ». L’ange la quitte et Marie se met en route. Et nous, ou en sommes-nous, en tant que chrétien, dans notre cheminement ? Sommes-nous, comme Marie dans le silence et la perplexité ou dans le « comment cela va-t-il se faire ?. Faisons confiance en l’Esprit Saint".

Frédérique Défrade