Nos prĂȘtres reviennent du Congo

sept. 2, 2011 0 comments
Le pÚre Roger a eu le bonheur de retrouver sa famille cet été 2011 en République Démocratique du Congo. Pour ce séjour au mois de juillet, il était accompagné par le pÚre Philippe Brunel, notre ancien curé, et le pÚre Guy Vialla, curé de la paroisse Saint Paul en Forez Donzy qui nous livrent leurs impressions.

PĂšre Philippe Brunel, PĂšre Roger Kumbu Situ, PĂšre Guy Vialla


■ PĂšre Philippe, PĂšre Guy pourquoi avez-vous souhaitĂ© aller en RDC avec le pĂšre Roger ?

PĂšre Philippe : La principale raison de ce voyage au Congo a Ă©tĂ© pour moi : l’amitiĂ© avec le pĂšre Roger. AprĂšs trois ans de vie fraternelle quotidienne Ă  la cure de BoĂ«n, j’avais bien envie de me laisser guider par Roger pour qu’il nous fasse dĂ©couvrir son pays, son ancienne paroisse, l’Ă©glise diocĂ©saine du Bas Congo, et surtout sa famille (papa LĂ©opold et maman Marceline, frĂšres et sƓurs, neveux et niĂšces, …)

Ce n’est donc pas d’abord en raison d’une dĂ©marche officielle, ni encore pour faire du tourisme, mais tout simplement par amitiĂ© que je suis allĂ© dans le pays de Roger. Bien sĂ»r, cela n’a pas empĂȘchĂ© que nous ayons tout de mĂȘme Ă©tĂ© « les ambassadeurs » du diocĂšse de Saint-Etienne et de l’association Kikumbi ki Nzambi (l’amitiĂ© de Dieu) : en particulier lorsque nous avons rencontrĂ© Mgr Cyprien, Ă©vĂȘque de Boma en lui apportant une lettre du pĂšre Dominique Lebrun, mais aussi dans nos diffĂ©rentes visites ou lors de l’ordination en plein air de cinq prĂȘtres et huit diacres. Sans oublier les Ă©changes trĂšs chaleureux dans l’ancienne paroisse de Roger, oĂč ses amis ont peut ĂȘtre mieux perçu le sens ecclĂ©sial de son dĂ©part temporaire de chez eux, pour venir chez nous.

PĂšre Guy : Cette visite au Congo est liĂ©e d’abord Ă  la prĂ©sence des prĂȘtres du diocĂšse de Boma sur nos deux paroisses de Saint Paul et de Saint Vincent. De fait on ne peut pas dire que nous sommes allĂ©s au Congo mais seulement dans le diocĂšse de Boma sur lequel nous avons un peu circulĂ©. Pour reprendre une formule sous forme de dicton : « si le Congo Ă©quivaut Ă  une miche de pain, on en a vu une miette ! » Alors restons modeste. Si je suis allĂ© lĂ -bas, c’est sur l’insistances de ces collĂšgues qui m’ont invitĂ© Ă  y aller pour dĂ©couvrir un peu de ce qui se vit au quotidien et pour vivre aussi quelques Ă©lĂ©ments de la vie de l’Eglise. De fait nous avons participĂ© Ă  une ordination, Ă  une messe du dimanche, vu un mariage, rencontrer des prĂȘtres et des catĂ©chistes. Mais peut-ĂȘtre que les parents, paroissiens et amis de ces collĂšgues prĂȘtres Ă©taient Ă©galement contents de voir et de connaĂźtre ceux avec lesquels ils vivent ici au quotidien. Je partage le point de vue de Philippe en ce qui concerne les liens l’association Kikumbi ki Nzambi.

■ AprĂšs cette expĂ©rience, quels point essentiels voudriez vous partager avec les lecteurs ?

PĂšre Philippe : Le souvenir essentiel que je garde de ces 15 jours reste la rencontre de nos frĂšres prĂȘtres congolais du Prado et l’Ă©change que nous avons pu avoir ensemble sur la Mission et la rĂ©alitĂ© du pays, sur nos diffĂ©rentes maniĂšres d’ĂȘtre prĂȘtres du Prado en France et au Congo, et sur les dĂ©fis de l’Eglise catholique au Congo, dans le contexte politico-Ă©conomique trĂšs difficile de la vie des congolaises et des congolais. Je garde Ă©galement le souvenir des sourires et du « chant d’accueil » des jeunes ados sourds et muets qu’un oncle de Roger accueille dans un centre (le CERHA) qu’il a lui-mĂȘme crĂ©Ă©, pour leur permettre de s’en sortir en accĂ©dant Ă  une vie sociale et professionnelle plus autonome. Enfin, je reviens en me sentant encore plus co-responsable de la construction mondiale de notre Eglise et de notre monde :

« BETU BOSO TUFIAMA TUNGA, DIBUNDU DIETU » : Tous ensemble, nous sommes unis pour construire notre Eglise.
« BETU BOSO TUFIAMA TUNGA, TSI DIETU » : tous ensemble, nous sommes unis pour construire notre sociĂ©tĂ©.


PÚre Guy : Pour ce qui est du domaine ecclésial je retiens trois points :

1– Le dynamisme du PĂšre Cyprien, l’Ă©vĂȘque du diocĂšse de Boma, perçu lors de l’ordination et des deux contacts que nous avons eus avec lui.
2– Le rĂŽle irremplaçable des catĂ©chistes mĂȘme si nous n’avons que peu discutĂ© avec eux ; mais nous les avons vu Ă  l’Ɠuvre.
3– L’animation des cĂ©lĂ©brations : elles sont vivantes avec une foi qui s’extĂ©riorise facilement ; cette foi est trĂšs prĂ©sente dans le quotidien des gens. Pour ce qui de la vie concrĂšte, je garde un sentiment de contraste avec un pays aux potentialitĂ©s Ă©normes dues Ă  sa richesse en matiĂšre premiĂšre et en hommes capables d’innover et de se dĂ©brouiller avec peu de choses mais aussi un pays qui a beaucoup de peine Ă  se prendre en charge en ce qui concerne les infrastructures de base telles que le courrier, l’eau, les voies de circulation, l’Ă©nergie. Mais peut-ĂȘtre que cela tient Ă  l’occupation de bons nombres de puissances Ă©trangĂšres, dont la France, qui pillent abondement ces richesses tout en « arrosant » bien sur quelques responsables du pays ! En conclusion je retiens toute l’attention et mĂȘme l’inquiĂ©tude de Roger pour que notre sĂ©jour se passe au mieux et l’accueil de toutes les personnes que nos avons rencontrĂ©es.
Propos recueillis par Frédérique Défrade