Qu'est-ce que l'écologie intégrale dont parle le pape François ?

mars 19, 2016 0 comments
 

Comprendre l'écologie intégrale 

Qu'est-ce que l'écologie intégrale dont parle le pape François dans son encyclique Loué sois-tu (Laudato Si'). Cette question a été développée par le père Jean-Luc Souveton dans le cadre de la soirée de Carême organisée par la paroisse Saint Vincent en Lignon mardi 15 mars 2016.

■ Lire l'article sur la première partie de la soirée : Écologie, miséricorde et Carême 

Qu'est-ce que l'écologie intégrale  ?

L'écologie intégrale est une expression nouvelle qui apparaît pour la première fois dans l'encyclique du pape François sur la Création, Laudato Si'1 . Si ses prédecesseurs, Jean-Paul II et Benoît XVI parlaient d'écologie humaine, le pape François va plus loin : l'écologie intégrale prend en compte tout l'environnement et tout l’homme. Il ne s'agit pas seulement de dénoncer davantage les méfaits de la GPA que les dangers des OGM. On ne peut choisir de défendre l'un sans défendre l'autre. On pe peut choisir l'humain contre la nature, ou inversement. L'écologie intégrale est une vision unitaire qui vise à dépasser le dualisme entre l'homme et la nature. Vouloir traiter les problèmes de l'un sans traiter les problèmes de l'autre ne peut qu'amener à des impasses.
1 (références 10-11-62-124-137-149-225-230)


La détérioration de notre environnement ne peut entraîner que notre déhumanisation. (Pape François) 

Les pauvres au cœur de l'encyclique "Loué sois-tu"

"Tout est lié dans le monde ! ", cette phrase revient en leitmotiv dans l'encyclique1 du pape François et résumé tout le programme de Laudato Si' : aimer les pauvres, c'est préserver leur environnement. On ne peut dissocier la fragilité des pauvres et la protection de l'écosystème. Il nous faut "écouter tant la clameur de la terre que la clameur des pauvres".

Déjà, le lendemain de son intronisation, le nouveau pape disait : "Faire du bien à la Création, c'est faire du bien à celui qui est pauvre", se rappelant d'où il venait et qui il était : un archevêque argentin qui n'hésitait pas à aller visiter les plus pauvres dans les favelas, et qui avait bien conscience que ceux-ci, dans leurs masures situées dans des lieux à risque, étaient plus exposés aux catastrophes naturelles, que les riches, confortablement installés dans leurs maisons plus solides.
"Dans nos solidarités, il faut prendre en compte le pauvres", souligne-t-il encore, parlant de justice climatique, un terme repris lors de la Cop 21 à Paris. 
1 Références 16-70-91-92-117-120-138-142-240

Peut-on revenir en arrière ?

"Notre économie est basée sur les énergies fossiles (le pétrole, le gaz naturel et le charbon). Celles-ci ne sont pas éternelles.   80 % de ces énergies fossiles encore dans la terre devrait y rester", soulignait le père Souveton. "Le système économique actuel écrase les personnes (industrialisation, chômage) et écrase la nature (pollution). "Alors que faire ? L'utilisation des énergies fossiles n'est pas parfaite, mais c'est peut-être la solution du moindre mal. La protection de l'environnement, ce n'est pas la conservation. Il ne s'agit pas de retourner chercher l'eau au puits, mais il faut trouver un juste milieu pour rester dans un équilibre dynamique. Gandhi disait : "Vivons simplement pour que d'autres puissent simplement vivre", on pourrait dire aussi : "Si j'accepte de me contenter du nécessaire, nous pourrions être très nombreux à avoir le nécessaire". A nous de contribuer à la sauvegarde de notre maison commune. Tout achat est un choix éthique. Le plus petit de nos comportements au service de la nature peut contribuer à préserver la Création. Pierre Rabhi1 parle de "sobriété heureuse", les chrétiens parlent de "simplicité évangélique", ce sont deux termes qui reflètent une même réalité : moins consommer n'alterera pas notre bonheur, au contraire !
1 Pierre Rabhi, essayiste, agriculteur biologiste, romancier et poète français, fondateur du mouvement Colibri


Si nous détruisons la Création, la Création nous détruira. (pape François).