«Des crimes contre l’humanité», l’expression avait déjà été utilisée par le Pape en juin dernier, lors d’une importante réunion de magistrats au Vatican. François avait alors évoqué ces trafics, innombrables et lucratifs, qui affectent au moins 40 millions de personnes dans le monde, hommes, femmes et enfants, les qualifiant de «peste dans le corps de l’humanité contemporaine», «de fléau dans la chair du Christ». Avec une vigueur peu commune, le Souverain Pontife, très sensibilisé à ces thématiques, avait exhorté les autorités religieuses, politiques et sociales à prendre le problème à bras-le-corps. «Ces crimes contre l’humanité, avait-il alors lancé, doivent être sanctionnés comme tels par des lois nationales et internationales.»
«Ces crimes contre l’humanité, avait-il alors lancé, doivent être sanctionnés comme tels par des lois nationales et internationales.»
Aux juges et procureurs présents à cette même conférence, il avait rappelé «l’importance de se libérer de la pression des gouvernants et des institutions privées», afin que la justice suive son cours. Plaidant encore pour un engagement plus marqué des responsables catholiques dans ce domaine, il avait affirmé que «l’Église ne doit pas se mêler de politique, mais l'Église doit s'immiscer dans la grande politique».
Et François ne se contente manifestement pas de paroles. Il y adjoint des gestes symboliques. Ainsi, dans le cadre des Vendredis de la Miséricorde, le 12 août dernier, il s’était rendu dans une maison de la Communauté Jean XXIII, à Rome, afin de rencontrer la vingtaine de femmes qui y sont accueillies, femmes venues d’Europe et d’Afrique, sorties de l’enfer de la prostitution et du racket. Une visite empreinte d’émotion, mais destinée surtout à mobiliser les consciences contre l’indifférence.