C'est quoi le Carême ?

févr. 7, 2024 0 comments
Le Carême est le temps de préparation à la fête de Pâques, cœur de la foi chrétienne, qui célèbre la résurrection du Christ. Il commence le mercredi des cendres et s'achève la veille de Pâques, le Samedi Saint. Il dure quarante jours. C'est un temps de conversion pour les chrétiens.

Le carême, ©F.Défrade

Le Carême est un temps de prière, partage et pénitence

Un temps de conversion

Le carême est une période de quarante jours précédant Pâques dans le calendrier chrétien. Alors que la fête de Pâques, qui commémore et célèbre la résurrection du Christ, est la fête des fêtes de la chrétienté, le carême se conçoit comme un temps de préparation à celle-ci. Il commence par le mercredi des Cendres et se termine pendant la Semaine sainte. Les chrétiends veulent se convertir, se "tourner" vers la lumière de Dieu et partager avec les autres. C'est l'ultime temps de préparation pour les baptêmes d'adulte, traditionnellement célébrés le jour de Pâques. 

La pénitence peut être marquée par le jeûne ou l'abstinence, comme l'abstention volontaire de viande et laitage, et parfois de nos jours de dessert et de sucrerie (notamment le Mercredi des cendres et le Vendredi Saint). En Europe, le carême a perdu beaucoup de son caractère rituel, au même titre que de nombreux événements religieux, en raison de la sécularisation de la société ; toutefois, de nombreux chrétiens tiennent encore compte du Carême de façon plus personnelle.

"L'Eglise catholique conseille de profiter de ce temps pour remettre en vigueur l'antique pratique de l'aumône sous forme par exemple de dons à de dons à des organismes".


L'Eglise entend toujours faire de ce temps une sorte de retraite spirituelle marquée par la prière, la mortification et le partage. Elle propose comme modèle Jésus lui même luttant pendant quarante jours dans le désert contre les forces du mal qui cherchaient à contrecarrer sa mission. Le chrétien est ainsi invité à secouer sa torpeur et à raviver sa foi.

Temps de pénitence, le carême est également présenté par la liturgie comme un temps de joie, car il est déjà éclairé par la lumière de Pâques. 

La Résurrection du Christ est déjà présente dans la pénitence du Carême qui aide le chrétien à mourir lui même pour revivre pleinement en Jésus Ressuscité. Temps par conséquent non pad de tristesse mais de retour à Dieu, de conversion, d'ouverture à autrui, par retranchement de tendances et d'attitudes qui s'y opposent.

Jeûne et abstinence du Carême... Que demande l'Eglise catholique ?

  • Aux fidèles majeures âgés de 18 à 60 ans : jeûner le mercredi des Cendres et le Vendredi Saint.
  • Aux fidèles mineurs entre 14 et 18 ans: s'abstenir de viande (et/ou d'autres choses dont on peut se croire accro" : fumer, portable, ...). Les mêmes jours. 
  • A tous les autres : demeurent les deux autres piliers du Carême que sont la PRIÈRE et le PARTAGE (en particulier faire un don au Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement, organisme missionné par les évêques de France pour la collecte de Carême).

Lire l'Evangile des tentations de Jésus

Selon Matthieu 4, 1-11

Le carême a-t-il encore un sens aujourd’hui ?

Dans le milieu très matérialisé qui est le nôtre, alors que la pénurie de prêtres réduit considérablement le nombre des célébrations qui étaient autrefois proposées aux chrétiens, il est légitime de se demander ce que peut vouloir signifier le Carême pour chacun d’entre nous. Pourquoi vouloir à tout prix conserver ces 40 jours qui ressemblent à s’y méprendre à tous les autres jours de l’année ! Et puis pourquoi 40 ? Bibliquement parlant, tout en étant hautement symbolique, le nombre 40 n’est pas neutre : qu’il s’agisse de jours ou d’années, ce nombre veut représenter le temps nécessaire pour passer d’un état à un autre qui lui est supérieur : le déluge introduit une nouvelle alliance, une re-création ; l’exode dans le désert fait passer de l’état d’esclavage à la liberté dans son nouveau pays ; la retraite de Jésus dans le désert le fait passer de ce qu’on appelle la vie privée à sa manifestation de Fils de Dieu ; de la même manière, avant l’Ascension , il préparera ses amis à sa présence permanente mais invisible pour les aider à accomplir leur mission. Ainsi donc, de manière symbolique, la « sainte quarantaine » est réellement un temps fort qui nous est proposé, individuellement et collectivement, pour que nous passions, nous qui sommes dans le monde (sans être du monde) à l’état de fils de Dieu (qui est notre vraie nature !). En conséquence, même si le carême liturgique n’existait pas, il nous faudrait, personnellement et ensemble, le réinventer. Ce que nous considérions autrefois comme des obligations ne sont, en fait, que des balises qui nous indiquent une direction à suivre : prière et jeûne, aumône et partage, pardon et service gratuit… 
Dans cette perspective, à travers la liturgie (depuis le mercredi des Cendres jusqu’à la semaine Sainte) comme dans notre vie quotidienne, nous sommes invités à nous rapprocher le plus possible de Jésus, Parole vivante du Père, par tous les moyens qui sont à notre portée. Pour le mercredi d’ouverture, la Parole nous interpelle : « Revenez à moi ! »puis, au fil des dimanches, elle nous dit : « L’homme ne vit pas seulement de pain, mais de la Parole de Dieu ». « Écoutez-le », dit le Père en parlant de son Fils. Comme Dieu appelle Moïse pour l’envoyer en mission, ainsi Il nous appelle chacun. « Laissez-vous réconcilier », nous conseille Paul. Et enfin avant notre engagement du samedi Saint à l’occasion des baptêmes, Dieu nous encourage : « Voici que je fais toutes choses nouvelles ». Se laisser greffer sur Jésus-Christ, Parole du Père, et vivre de son Esprit, cela vaut bien tous nos efforts pour redonner vie à notre carême ! Henri LE ROCH (archives 2010)


Le carême : Un temps pour rectifier le tir…

Pauvre ? Riche ? Qui est quoi aux yeux de Dieu ?

La spiritualité chrétienne a toujours affirmé qu’il y a un lien intime entre l’histoire du Peuple de Dieu dans sa relation avec le Tout-Autre et notre histoire personnelle. C’est ce qui justifie que nous cherchions dans la Bible, la Parole vivante de Dieu, une base sur laquelle nous pouvons appuyer notre foi. Mais, de même que l’histoire du Peuple de Dieu continue de s’écrire, de même notre alliance personnelle avec Lui doit continuer à s’approfondir en découvrant de plus en plus qui IL est et ce qu’IL attend de nous.

Dans l’Ancien comme dans le Nouveau Testament, une condition semble importante à remplir, que les prophètes rappelleront sans cesse, et que Jésus mettra au premier plan dans la charte des Béatitudes : c’est la nécessité d’une certaine forme de pauvreté. Mais dire le mot, ce n’est pas le comprendre, et encore moins le vivre. Alors que faire, sinon retourner à la Source !

Dès le début, Dieu apparaît comme Celui qui donne tout, à la condition qu’Adam et Eve Lui fassent confiance : comme on dit aujourd’hui, Dieu assure ! Mais, dès le début, l’homme veut s’assurer tout seul. Alors, malgré le déclenchement des catastrophes, les rôles vont être inversés : plus l’homme voudra être seul pour gérer ce qu’il pense être sa richesse, plus Dieu renouvellera ses alliances en lui faisant confiance et en s’appuyant sur « un petit reste » de fidèles. Ainsi se vit une création nouvelle, un royaume des cieux, patrie de ceux qui ont tout donné, à l’image de Jésus-Christ, dont ils sont le Corps qu’on dit mystique . A ce stade de l’histoire, nous sommes tous personnellement concernés. A chacun de nous de se poser les bonnes questions.
- A qui fais-je confiance pour demain, sur le plan matériel, sur le plan de la santé, sur le plan de la famille… ?
- Est- ce que je cherche vraiment Celui qui est en moi ?
Finalement, est-ce que je suis pauvre ou est-ce que je suis riche aux yeux de Dieu ?

Dans tous les cas, est-ce que j’accepte d’appartenir à une toute petite minorité qui passe pour « fada » dans le monde ambiant ? Bon courage à tous pour ce carême et rendez-vous à la Semaine Sainte et à Pâques. (archives Henri LE ROCH 2011)