Très affaibli depuis quelques temps, le père Joseph Faucoup s'en est allé le 10 mars 2011 à 23h30. Né en 1927, il aurait eu 84 ans le 16 avril 2011. Un temps de prière a eu lieu dimanche 13 mars 2011 de 18 h 30 à 19 h 30 à l'église de Boën et ses funérailles mardi 15 mars à 16 heures à l'église de Boën.
2010, Joseph Faucoup reçoit les clés de la ville de Boën |
Pendant des années, les paroissiens ont vu cette grande silhouette officier les messes avec son éternelle bonne humeur et son sens de l'humour. Il aimait la vie, il aimait sa vocation et, en bon missionnaire, a su transmettre sa foi autour de lui.
Nous avions cru le perdre il y a quelques mois quand, après une mauvaise chute, il a rejoint l'hôpital local de Boën. Mais il refusait qu'on "l'enterre avant l'heure" comme il disait, et il s'en était sorti. Les paroissiens avaient même pu le voir le samedi 11 septembre 2011 lors de la messe d'installation du père Roger Kumbu et d'au revoir du père Philippe Brunel. A l'issue de la célébration, il avait reçu avec émotion la médaille de la ville de Boën."Tu me prends en photo avec cette médaille, Frédérique" m'a t-il demandé "je ne sais pas ce que j'ai fais pour la mériter, mais je suis très honoré que l'on ait pensé à moi". Une touche d'orgueil ? Non, de reconnaissance à cette ville de Boën qu'il a tant aimé même si la nostalgie de son Saint-Just -en-Bas natal ne l'a jamais quitté. C'était sa montagne, son territoire. "Son chez lui".
Quand le saint père a été élu pape, il aimait à rappeler qu'il était né le même jour et la même année que Benoît XVI (né Joseph Alois Ratzinger) et qu'il portait le même prénom que lui. Pour marquer le coup, le père Philippe Brunel avait écrit au nonce apostolique pour signaler cette heureuse coïncidence. En retour de courrier, le pape Benoît XVI avait signé un certificat de reconnaissance et de remerciement à ce curé pour sa mission apostolique. Il était heureux en nous le montrant. Heureux, parce que le pape lui avait écrit bien sûr, mais aussi et surtout, parce qu'il savait qu'autour de lui, il pouvait compter sur de nombreux amis qui l'aimaient et pensaient à lui.
Oui, nous l'aimions ce père Joseph, pour ce qu'il était, grand par la taille mais surtout par le cœur. Les habitants de Saint-Etienne-le Molard avaient fêté ses 80 ans à la salle paroissiale du village après la messe. Une fête surprise où j'avais eu la joie de lire quelques mots en son honneur. Je rappelais sa charge de curé de Saint-Etienne-le-Molard de 1984 à 1998; auparavant, il avait été curé de nombreuses paroisses, dans les Montagnes du Matin, à Noirétable et Sail.
Durant toutes ces années de ministère, il n'a jamais cessé d'être le bon pasteur qui conduit son troupeau sur le chemin tracé par le Christ. Sous son apparente désinvolture et bonne humeur, chacun a pu rencontrer l'homme de foi, celui qui visite les malades, les familles endeuillées, les paroissiens, ne serait-ce que pour un petit bonjour amical ... ou prendre l'apéritif (le whisky notamment tout le monde le savait !). Avec les jeunes aussi, le contact était facile, la discussion ouverte. Les trois animatrices en pastorale, Monique, Linda et moi-même, toutes originaires de Saint-Etienne-le-Molard, pouvons en témoigner. Si nous avons répondu à l'appel de l’Eglise, il aimait rappeler que "c'était un peu grâce à lui" et c'était vrai ! Vous nous avez tant apporté et tant donné père Joseph !
Ah Joseph ! le père Joseph ! le grand Joseph ! notre ami ! Qu’importe comment nous l'appelions, quelque soit le degré d'affinité que nous avions avec lui, il n'a jamais laissé indifférent autour de lui. Son charisme, son franc parlé, associés à une stature imposante était un de ses atouts. Notre évêque, le père Dominique, fut lui même impressionné "par le grand Joseph" lors de sa visite pastorale. Il était allé le voir à l'hôpital local l’an passé, une visite qui avait ému grandement Joseph. « Il est venu me voir, moi ! le petit curé de campagne » m’a dit-il, « je suis sincèrement touché ! ».
Pour ses cinquante ans de ministère, la fête fut célébrée comme il se doit le dimanche 1er septembre 2002 au centre culturel de Sail. Ce fut un moment de joie partagée, entre chants, rires et danses. Ce jour là, pas de faste, pas de grands discours, seulement le plaisir et la simplicité de se retrouver "en famille" avec celui qui à un moment ou un autre, a partagé nos vies.
Nous avons eu l'occasion à nombreuses reprises de lui dire notre attachement, notre reconnaissance et notre amitié. Le dernier adieu que nous lui ferons sera le jour de ses funérailles célébrées le mardi 15 mars à 16 heures à l'église de Boën en présence de Mgr Dominique Lebrun, évêque de Saint-Etienne. Nous serons là, nombreux pour un ultime adieu.
A Dieu père Joseph ! et merci.
Frédérique Défrade - Animatrice en pastorale