Le sacrement du pardon a t-il été institué par Jésus ou l'Eglise ?
Pendant sa vie terrestre, Jésus a annoncé qu'il donnera à son Église, à Pierre et aux apôtres, le "pouvoir de lier et de délier" (Mt 16,19) c'est à dire d'admettre ou d'exclure, de condamner ou d'absoudre. C'est après sa résurrection, lors qu'il est apparu à ses disciples, qu'il leur a donné l'Esprit Saint et qu' il leur a dit : "Recevez le Saint Esprit. Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis; ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus." (Jean 20, 22-23) Jésus leur a donné la mission de pardonner et c'est par le pouvoir de l'Esprit Saint qu'ils peuvent remettre les péchés.Cette mission de l'Église réalise ce que Jésus avait déjà fait par sa souffrance et par sa mort "en versant son sang pour la rémission des péchés". (Mathieu 26,28). Il y a un lien étroit entre la passion de Jésus et le sacrement du pardon par l'Église.
Le premier sacrement de la rémission des péchés est le baptême qui remet le péché originel et les péchés personnels des adultes. "Que chacun se fasse baptiser pour la rémission de ses péchés" (Acte 2,37-38), mais pour ceux qui après le baptême retombent dans le péché, Dieu renouvelle son pardon.
Jésus a institué le sacrement du pardon, mais au cours de l'histoire, l'Église a été conduite à donner des formes diverses au sacrement du pardon.
A l'origine
Au début de l'Eglise, l'unique chance donnée pour la rémission des péchés, c'est le baptême. La possibilité d'un second pardon des péchés pour des fautes graves apparaît vers le IIe siècle. Il n'est offert qu'une fois, les pénitents sont très entourés par la communauté dans laquelle ils forment un groupe spécial. Après le temps d'expiation, le pécheur est réintégré dans l'Eglise lors de la Réconciliation qui a lieu, à Rome, le Jeudi Saint. A tout moment cependant, les mourants peuvent bénéficier de cette réconciliation. Cette pratique s'est prolongée jusqu'au VIe siècle. Mais la pénitence imposée est longue et difficile. Cette sévérité pousse les catéchumènes à se faire baptiser de plus en plus tard. Alors apparaît une autre voie sous l'influence monastique notamment : les chrétiens vont avoir la possibilité de recourir au sacrement, autant de fois qu'ils le veulent, et quelle que soit la gravité de leur faute.En 1215, le IVe Concile de Latran impose de se confesser au moins une fois l'an, à Pâques. Et pendant plusieurs siècles, la confession individuelle demeurera la seule forme de pratique du sacrement. Il faudra attendre Vatican II pour un retour aux célébrations communautaires.
Le Christ, église de Saint Laurent Rochefort ©Défrade |